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Boissy c'est vous

Histoire de Boissy sous St Yon

Histoire de Boissy sous St Yon

(texte provisoire)

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 "Boissy" vient du latin "buxus" (buis) ou plus probablement du latin "boscus" (bois)

XIIème siècle

L'époque féodale est celle des premières définitions du fief de Boissy où apparaît Burchard, un chevalier de Vaugrigneuse, redevable envers le monastère de Longpont d'un certain nombre de "septiers" (ancienne mesure de capacité) pour des échanges faits avec la terre d'Eglies (Egly). Vers 1154, son petit fils Guy voit son domaine buxéen s'agrandir des terres d'un certain Guillaume Postillus, et se trouve qualifié de "Terra Communis".
Sous le même règne de Philippe Auguste, des terres appartenant à Adeline de Norcay constituaient aussi un des fiefs de Boissy. Enfin, dans ces temps reculés, paraît un Hugues de Buxi parmi les chevaliers qui enlevèrent des terres à la châtellerie de Monthlery, lorsque Hugues de Graville entreprit d'agrandir l'étendue de la prévoté d' Etampes.

XIIIème siècle

Entre 1200 et 1260, la belle Yolande d'Anjou, de Coucy, Comtesse de la Marche, était non seulement Dame de Chilly et de Longpont, mais aussi d' Egly et de Boissy, et donna par testament au village de Boissy 1200 arpents de friches (1 arpent = entre 25 et 50 ares).

Pendant la première guerre de Cent Ans (1159-1299) la rivalité des 2 maisons d' Anjou (Plantagenêts) et de France (Capétiens) se termine par la suprématie des Plantagenêts, alliés des suzerains anglais. Isabelle de France devra épouser le futur Edouard II par le traité de Montreuil sur Mer, et les Plantagenêts héritent ainsi des femmes et des droits de la couronne de France. cette situation amènera la 2ème guerre de Cent Ans. Edouard II débarque à Calais, après que jean le Bon (fait prisonnier à Poitiers) fut emmené en Angleterre. Cependant, grâce à la vigilance de son fils le régent Charles, il ne peut conquérir aucune place forte.

XIVème siècle

Dès le Moyen-Age Boissy appartient à des seigneurs importants, sa position stratégique en bordure de la route Paris-Orléans en fait une place disputée au cours des incessantes guerres des XIVème et XVème siècles.
En 1359, les paysans de Boissy et des environs, retranchés dans l'église d'alors du village, se défendent avec vigueur, mais l'église fut détruite par la mine (poudre) par les partisans d' Edouard II pour les déloger. Ils seront rançonnés de 3000 moutons...pendant ce temps la peste sévit à Paris.
En 1368, sous le règne de Charles le Sage, dont la devise était "avec Justice et Courage", mort d'un certain "Thomas de Boissy", Seigneur du lieu et peut-être bâtisseur de la chapelle St Thomas, qui deviendra paroisse au XVIème siècle. Se succèdent ensuite différentes guerres civiles en terre de France (révolte -déjà- contre les impôts) sous le règne de Charles VI âgé de 6 ans en 1380. Boissy subit ces guerres civiles.

En 1388, Charles VI a grandi et renvoie ses oncles (les Ducs d' Anjou, de Berry et de Bourgogne) pour gouverner seul, avec l'aide de ses "marmousets" ("petites gens") et de Jean de Montagu, Vicomte de Laonnois, surintendant des finances et grand maître de France, que l'on retrouve gestionnaire de nos bonnes et grandes terres de Boissy.

XVème siècle

Mauvaise époque, notre ami Charles VI "le fou" meurt en 1422. Entre temps le buxéen Jean de Montagu est décapité en 1409 sur ordre de Jean sans Peur, sa mémoire (mais pas sa tête) fut réhabilitée en 1412. Son petit fils Jean Lehours succède à Jean de Montagu et la terre de Boissy change encore une fois de propriétaire (mais pas de famille)

La 2ème guerre de Cent Ans (1337-1453) se termine, et en l'an 1489 les prévôtés de Boissy et de St Yon sont "baillés à la chandelle" à Lucas Diseau, moyennant quelques 38 livres 6 sols et 8 deniers par an. Notre village appartient ensuite à François de Ferrière, Seigneur de Maligny, puis à sa veuve Louise de Vendôme.

XVIème siècle

En 1584, en pleine guerre de religions (il y a eu 8 guerres de 1560 à 1590) Monsieur François de Balzac d' Entraigues, Chevalier des ordres du Roi, était  Seigneur de Boissy, jusqu'en 1628 (date de sa mort). Il laissa sa seigneurie à sa fille Marie Charlotte, veuve du puissant François de Bassompierre, conseiller du Roi et Maréchal de France, qui l'agrandit peu à peu.

XVIIème siècle

Le 12 avril 1656, Madame de Bassompierre décide de faire don de ses terres buxéennes au Maîtres Gouverneurs et Administrateurs de l' Hôtel Dieu de Paris. Peu de temps après, ceux-ci échangent la Seigneurie avec Pierre Merault conseiller du Roi. mais comme celui-ci ne pouvait honorer le paiement de 5250 livres, il cède les terres à Guillaume de Lamoignon, premier Président du Parlement de Paris en 1659. Dès 1660 celui-ci établit à Boissy un marché par semaine et 2 foires par an.

Le 30 juillet 1681, les affaires continuent sous le règne du Roi Soleil. Chrétien de Lamoignon (fils de Guillaume) Marquis de Baville et Baron de Saint Yon vend la propriété formée à Boissy à Nicolas de Mautauzan, avocat à la cour du parlement.

XVIIIème siècle

En 1789, son arrière-petit-fils, François II de Lamoignon, après avoir voulu s'approprier des terres d'habitants de Boissy pour sauver ses finances, se suicida... son acte lui évita ainsi l'échafaud ... là commence aussi la grande Histoire de France et des Droits de l'Homme :

10 Mars 1789 : Les habitants de la paroisse s'assemblent pour la convocation des Etats Généraux et rédigent leurs cahiers de doléances "le dit cahier est signé par les habitants qui savent signer". Jacques Froc et Antoine Trouillon sont nommés députés à l' Assemblée qui se tiendra le 16 Mars devant Bailly de Dourdan.

18 Avril 1789 : Les premières émeutes parisiennes éclatent, la troupe tire ... les premiers morts.

25 Avril 1789 : A la porte de l' église :" serment civique prononcé par tous les habitants de Boissy" et "chant du Te Deum".

5 Mai 1789 : Ouverture des Etats Généraux à Paris, le Tiers Etats et le Clergé suivent l'exemple de Boissy et se proclament Assemblée Nationale. La noblesse proteste, le peuple s'arme.

 9 Juin 1789 : Le peuple de Boissy s'empare de 80 arpents de terres agricoles.

   14 Juillet 1789 : Le peuple de Paris suit encore l'exemple buxéen et prend la Bastille, faute de mieux ! 

Boissy sous St Yon devient par la grâce révolutionnaire "Boissy sous la Montagne". A cette époque on perdait facilement les attributs sacrés, et les têtes ... quelques nobles en firent l'expérience : Philippe de Noailles Marquis d'Arpajon, Jeanne de Hoguet et Marie de Visigny grandes dames de Boissy.

5 Septembre 1791 : Plantation de l'Arbre de la Liberté par M. Gouin Maire de Boissy, chant "Te Deum", et service solennel en hommage aux frères morts lors des affrontements du Champs de Mars pour réclamer la fin de la royauté.

arbre de la liberté 1791

1792 : Arrivée de la Terreur et son cortège de massacres, quelques personnes viennent se réfugier à Boissy.

Le 13 du second mois de l'an II, Pierre Couturier, représentant du peuple, destitue l'administration accusée de laxisme, fait descendre les cloches, ordonne le transport de l'argenterie de l'église pour être fondue, et réorganise révolutionnairement le Conseil.

La première République suivra, avec son défilé de nouveaux maires dont les noms évoquent ceux des anciennes familles buxéennes : Chevalier, Mesnard, Ravet, Leblanc ...

Boissy restera "sous la Montagne" de 1793 à 1795 et l'église ne restera fermée que pendant "la Terreur" pour être rendue au culte le 4 Juin 1795. L'abbé Henry devra cependant prêter serment à la Constitution Civile du clergé, et les enfants devront attendre cette date pour être baptisés.

Quant aux maîtres d'école nommés par le clergé jusqu'en 1793, ils purent alors abandonner leur second métier (bedeau, greffier, remonteur d'horloges, laveur de lavoir..). L'Ecole Républicaine se dessine à Boissy.

Fin XVIIIème & XIXème siècle

M. Jacques Genois vient remplir ses fonctions d'instituteur national et une Société Populaire se crée pour mieux organiser l'enseignement primaire. Mais les enfants pourront toujours aider leurs parents si besoin, pour la moisson notamment.

Vers 1800 notre village compte environ 850 habitants, et 30 élèves peu assidus sur 2 classes (garçons séparés des filles pour la bonne moralité : décision du conseil général de la commune en date du 24 Fructidor de l'an II)

Pour la petite histoire cette mairie-école était située rue du Puits Grès jusqu'en 1840, puis déménagea rue de Châtres, puis sur la place centrale du village (place de la mairie actuelle) dans un édifice tout neuf (détruit dans un incendie en 1986, reconstruit pour donner l'actuelle mairie).

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Pendant ce temps la vie continue. L'agriculture reste la principale activité de nos ancêtres, surtout la vigne. Aussi les autres activités pratiquées en famille : élevage de bovins, ovins et porcins, culture de céréales (seigle, blé de froment, blé de mars, orge). Les arbres fruitiers prennent une place importante et les buxéens produisent localement pommes, pêches et noix.

Nos vignerons, plus nombreux vers 1600 que les laboureurs, avaient leurs plantations (cépages inconnus) aux lieux dits "la Villepompette", "le champ joli", "les marsandes", "la moinerie", "la roche chaudron", ou "la fontaine au vin" !

Cette diversité agricole s'est poursuivie au XIXème siècle, ainsi que les activités annexes des maréchaux ferrants, charrons, bourreliers, boulangers-pâtissiers, barbiers-chirurgiens, bouchers, et bien sûr taverniers.

Boissy devient aussi un lieu de villégiature, mais l'éloignement du train constitue un handicap au développement économique de la commune. 

XXème siècle

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Le début du XXème siècle n'apportera que peu de bouleversement dans notre campagne. les activités agricoles et artisanales se renforceront par un début de concentration des exploitations et par l'ouverture au monde extérieur. Le chemin de fer traverse notre campagne ! le célèbre "Tacot" circulait entre Arpajon et Etampes, sur une ligne de chemin de fer inaugurée le 11 décembre 1911. Il se composait d'une locomotive de 35 tonnes, d'un fourgon, et d'une à 2 voitures. Cette ligne prolongeait celle du tramway "Paris-Arpajon", des produits maraîchés pouvaient ainsi être transportés de notre village jusqu'aux halles de Paris, mettant parfois le feu aux récoltes environnantes par le rejet d'escarbilles ...

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Pendant la guerre 1914-1918, des militaires coloniaux (surnommés les zouzous par les habitants) enlevèrent les rails pour les expédier au front.
Une fois la paix revenue, les rails furent remis en place, et le Tacot reprit du service jusqu'en 1948.

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image : R. Vidal

Trop déficitaire, cette ligne de chemin de fer disparut et le Tacot cessa de siffler et de ronronner en traversant les plaines de la Seine et de l' Oise. C'est ainsi que Boissy hérita d'une rue de la gare, sans train.

Pendant la guerre 14/18, 42 jeunes de Boissy vont trouver la mort en Argonne, au Chemin des Dames, et à Verdun, cela représentait à l'époque environ 10% de la population masculine en âge de combattre ... les femmes ont remplacé les hommes dans les exploitations agricoles.

Entre les 2 guerres le temps s'écoule tranquillement semble-t-il. Les rues de Boissy sont pavées, les enfants jouent avec une boîte de conserve en guise de ballon ... Les paysans donnent de jolis noms à leurs animaux de trait : la Fleur, la Joie, le Coquet, tambour, papillon, ou Voltaire ! Ils ont aussi choisi de s'affubler de joyeux surnoms pour relever un trait de caractère ou physique, cette aimable tradition s'est perpétuée longtemps ("le grand Michel" et "Tintin"par ex)

En prévision des fêtes on tue le cochon pour remplir le saloir familial. "l'tueux d'cochon" officie le jour fixé, connu de tout Boissy sauf du cochon heureusement. Le malheureux animal était extrait à jeun de son "tet" (toit) à l'aube, assomé avec un maillet de bois, puis saigné. La victime est ensuite transportée dans un coin de la cour, déposée sur un lit de paille, puis recouvert de paille. On y met alors le feu, et le porc une fois grillé est frotté avec un racloir pour éliminer tous les résidus. Cette opération attire les enfants car ils sont friands des "argots" ou "onglons" que le tueur décolle des pieds grillés et leur donne. Le reste du corps est découpé et conservé dans le sel. Il est de coutume d'offrir la "Boudinée" (saucisse et boudin) à l'instituteur, au curé, ainsi qu'aux parents et amis. Un grand repas a lieu généralement le soir pour fêter cette abondance et honorer la mémoire du défunt.

Le 28 Novembre 1930 une tempête de sable venant de Libye fut transportée par un curieux phénomène météorologique par le vent et s'abattit sur Boissy à la grande stuper de ses habitants.
Arrive la 2ème guerre mondiale et son triste cortège de malheurs. La mort fauche les enfants de Boissy et nos amis alliés. la France collabore, la France se bat. A l'image de la situation nationale, il y a des résistants à Boissy, 2 d'entre eux, Edmond Drap et Raymond Ravet mourront en déportation. Un avion canadien sera abattu au lieu dit "les vignes" par un canon longue portée installé à Marolles, 7 militaires aviateurs trouvent la mort et sont enterrés à Boissy.  La peste brune s'installe aussi sur Boissy et notre région et fait des dégâts.

Autres informations :

La population de Boissy sous saint Yon est restée aux environs de 800 personnes depuis la Révolution Française jusqu'aux années 1960. Elle dépasse 1000 en 1968, 2500 en 1982 et 3500 en 1999.

 

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